AIDE MILITAIRE AU LIBAN

Publié le par E.Masboungi, journaliste

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AIDE MILITAIRE AU LIBAN

Le blocage tragique du « deal » franco-saoudien sauvé par le milliard du roi

Aucune confirmation ou indication officielle française hier sur les délais anormaux  de la concrétisation de l’accord franco-saoudien sur l’aide militaire au Liban. On ne pouvait pas s’attendre non plus à une reconnaissance formelle de tentatives visant à obtenir des rétrocessions à des intermédiaires qui tentent de s’insérer dans les circuits de paiement. L’absence de hauts responsables dans les ministères concernés (le Quai d’Orsay et la rue Saint Dominique, siège du ministère de la Défense) ne facilitaient pas la tâche de ceux qui, comme nous guettaient le moindre signe sur ces retards. Interrogée par écrit la permanence de communication de ce dernier ministère, n’a pas répondu. Comme d’ailleurs les autres départements interrogés par des journalistes.

Les seuls éléments obtenus ce jour sont des affirmations provenant d’entreprises et organismes du secteur français de l’armement étaient que des agents ou représentants dûment mandatés peuvent faire valoir leurs droits sur de tels marchés même lorsqu’il s’agit d’accords d’Etat à Etat. Mais dans ce cas précis et comme l’accord franco-saoudien n’est pas encore entré en vigueur, il n’y a jusqu’ici rien.  Sauf si ces demandes insistantes ont retardé la concrétisation du marché.

Curieusement, une explication est venue hier de Djeddah de  la bouche du Président Saad Hariri qui a expliqué au cours d’une conférence de presse que l’accord des trois milliards saoudiens peut prendre « un ou deux ans ». Affirmation  intervenue lors de l’annonce d’un don royal urgent d’un million de dollars pour équiper l’armée libanaise.

Il n’en reste pas moins que le flou entretenu durant ces derniers mois sur cette transaction franco-saoudienne a donné lieu à mille et une supputations entretenues par des informations sur le paiement de commissions. Des noms ? Il y en a bien sûr mais il s’agit de professionnels à qui on ne peut pour l’instant reprocher de défendre leurs intérêts. Le hic étant que certains d’entre eux sont notablement liés à des responsables politiques actuels. Ou tout simplement dans les cercles du pouvoir…

« Le scandale est ailleurs », a déclaré une personnalité libanaise de Paris, mais « dans le fait que les responsables n’ont pas assuré un équipement  adéquat pour une armée en situation de combat.

De son côté, l’ancien ministre Charles Rizk s’est demandé pourquoi on envoie au feu des hommes sous-équipés qui emploient aujourd’hui comme il  y a sept ans à Nahr-el-Bared du matériel archaïque qui fait penser à l’huile bouillante utilisée depuis l’antiquité…

Toujours est-il que la bataille d’Ersal a un coût énorme pour la troupe qui se se bat sans couverture aérienne alors que d’autres formations utilisent des drones et des équipements de surveillance et ultra modernes.

Le «deal » franco-saoudien est-il bloqué en raison d’obstacles posés par des marchands d’armes ?

Très probablement. Mais le milliard du roi d’Arabie vient de reléguer au second plan une question qui trouvera une réponse plus tard sans que l’on connaisse la réalité avec précision aujourd’hui.

 

A Paris, outre la mobilisation au sein des deux assemblées, des associations franco-libanaises préparent des rassemblements de protestation mais attendent la fin de ce mois pour qu’il y ait plus de monde. Pour donner plus de poids aussi bien au soutien de l’armée qu’aux carences que l’on connaît.

Publié dans ORIENT LE JOUR

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