INQUIETUDE ET PESSIMISME GRANDISSANTS EN FRANCE A PROPOS DU LIBAN

Publié le par E.Masboungi, journaliste

Malgré les vœux pieux des responsables INQUIETUDE ET PESSIMISME GRANDISSANTS EN FRANCE A PROPOS DU LIBAN

 

Paris, le 31 janvier 2008

Elie MASBOUNGI, journaliste

Pour l’Orient-Le Jour

 

Les cercles politiques français affichent une inquiétude et un pessimisme croissants depuis quelques jours dès qu’il s’agit du Liban. C’est en fait depuis le dimanche noir que ce climat règne à Paris où des proches conseillers du Président Nicolas Sarkozy n’ont pas manqué de noter, lors d’un dîner pris avant-hier en compagnie d’un ambassadeur d’un pays du Golfe, que le blocage actuel à Beyrouth enferme dans un véritable piège plus d’une partie libanaise dont les deux principaux antagonistes, c'est-à-dire la majorité et l’opposition.

 

Un des conseillers présidentiels est allé jusqu’à dire que l’on pourrait se demander à l’heure actuelle si le général Michel Sleiman peut encore être considéré comme un candidat d’entente malgré tout ce qui se dit encore officiellement à ce sujet. Du moins jusqu’à ce que l’enquête ouverte par la justice militaire désigne clairement les coupables.

 

« Ceci ne se clarifiera pas de sitôt », a déclaré à propos de cette enquête et de ses éventuelles conclusions un diplomate arabe en poste à Paris  qui a ajouté qu’il apparaît de plus en plus clairement que même des parties qui ont affirmé avoir elles mêmes proposé le général Sleiman n’avaient pas réellement l’intention de poursuivre le chemin avec lui jusqu’à Baabda.

 

Au niveau des commentaires officiels on veut cacher ce climat de pessimisme par la réaffirmation que Paris ne cesse de redoubler d’ardeur pour que l’élection du 11 février puisse se dérouler comme prévu et que l’impact psychologique que pourrait occasionner l’avènement du général Michel Sleiman pourrait dissiper la tension et permettre aux institutions libanaises actuellement paralysées de recommencer à fonctionner (gouvernement, Assemblée, Administration etc …)

 

C’est ainsi qu’au cours de son point de presse hebdomadaire, le porte-parole de la Présidence de la République, M. David Martinon, a déclaré au sujet de la crise libanaise  qu’il faut espérer que le nouveau délai fixé par les parties libanaises pour élire un nouveau Chef de l’Etat à Beyrouth sera respecté et que le scrutin pourra avoir lieu comme prévu le 11 février. M. Martinon a ajouté : « Nous continuons d’apporter notre soutien aux efforts de la Ligue arabe et de son secrétaire général, M. Amr Moussa. Nous appelons toutes les parties au dialogue et à la plus grande retenue. Je dois dire que nous avons été frappés de stupeur  après l’assassinat du capitaine Wissam Eid. La France a condamné avec la plus grande fermeté cet acte odieux et a présenté ses condoléances aux familles des victimes demandant que les auteurs de ces actes soient traduits en justice. Cela est très important car après le Parlement et l’Armée, c’est une autre institution très importance pour la sécurité des Libanais qui est visée. Nous réitérons notre appel à toutes les forces et à toutes les parties pour tout faire afin que cesse enfin la violence. J’ajoute que nous avons évidemment déploré les événements de dimanche dernier qui ont fait des victimes, huit morts lors des manifestations. Il faut que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de ces incidents. Nous réaffirmons notre soutien aux autorités légitimes du Liban, à son gouvernement, aux forces armées, aux forces de sécurité intérieure.

 

Dans l’entourage du Quai d’Orsay et à l’Elysée, on réaffirme que les efforts de la France rejoignent ceux de la Ligue Arabe et des pays arabes influents tels que l’Egypte, l’Arabie Saoudite et d’autres pays du Golfe pour que la pression se poursuive en direction des diverses parties libanaises et régionales pour les porter à s’entendre le plus rapidement possible en partant de l’excellente plateforme que constituent les trois points de l’initiative arabe, à savoir, l’élection du Président de Rassemblement Michel Sleiman, la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’adoption d’une nouvelle loi électorale qui assurerait une représentation parlementaire plus authentique.

 

Un chroniqueur diplomatie français s’est permis de déclarer hier devant des confrères libanais. « Si avec tous ces points de convergence, les parties antagonistes libanaises n’arrivent pas à s’entendre et même pour d’aucuns à menacer de recourir à la rue, qu’est ce qui serait arrivé si on était en présence de deux candidats , de projets diamétralement opposés et d’objectifs totalement divergents. »

 

Et notre confrère parisien d’ajouter : « Sans comparaison aucune, si vous autres Libanais vous trouviez dans une situation similaire à celle qui prévaut au Kenya…quelle catastrophe cela donnerait… »  

Publié dans ORIENT LE JOUR

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