KOUCHNER : NOUS SOMMES TRES PREOCCUPES PAR L’INCIDENT DE KHERBET SELM ET IL EST INACCEPTABLE DE PRENDRE POUR CIBLE LA FINUL

KOUCHNER : NOUS SOMMES TRES PREOCCUPES PAR L’INCIDENT DE KHERBET SELM  ET IL EST INACCEPTABLE DE PRENDRE POUR CIBLE LA FINUL

Des observateurs parisiens craignent une multiplication des agressions contre la Force Intérimaire

Paris, le 21 juillet 2009

Elie MASBOUNGI, journaliste

Pour l’Orient le Jour

Au-delà de la grande préoccupation  sur la situation à Kherbet Selm exprimée officiellement par le ministre des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, des milieux politiques français proches de l’Elysée et du Quai d’Orsay craignent une série d’agressions contre la FINUL et s’attendent en tout cas à une détérioration de la situation au Liban-sud en général.

Des sources proches du Quai d’Orsay laissent entendre qu’il ne s’agit pas en fait du seul incident de Kherbet Selm mais aussi des récentes déclarations musclées formulées par des responsables israéliens qui risquent de susciter des réactions sur le terrain du Hezbollah, ce qui forcerait le commandement de la FINUL et éventuellement l’Armée libanaise de multiplier leurs perquisitions à la recherche de caches d’armes dans des lieux dont certains seraient maintenant connus.

Dans une déclaration faite dans le cadre d’une conférence de presse tenue dans la matinée au Quai d’Orsay, M. Kouchner a affirmé que la France est « très préoccupée » par ce qui s’est passé à Kherbet Selm, à savoir les incidents où des soldats de la FINUL ont été pris à partie.

« Il est inacceptable de prendre les soldats de la force internationale soient pris pour cible car la FINUL a toute notre confiance » a encore dit M. Kouchner qui a estimé qu’une enquête sera ouverte sur cette affaire et qu’elle désignera les responsable de ces actes intolérables.

Dans le même ordre d’idées et faisant probablement allusion à certains propos émanant de responsables israéliens, le chef de la diplomatie française a affirmé qu’il n’y a pas lieu de modifier le « mandat robuste » de la FINUL estimant que le commandement et cette force s’acquitte parfaitement de sa mission en parfaire coordination avec le commandement de l’Armée libanaise.

M. Kouchner a enfin réaffirmé sa confiance et réitéré son soutien et celui de son pays aux autorités libanaises.

Pour ce qui est des craintes exprimées officieusement par des responsables français et des diplomates arabes en poste à Paris, elles se basent sur un climat de plus en plus malsain  qui règne au Liban-sud en particulier et du blocage qui se manifeste au niveau de tous les contacts diplomatiques directs ou indirects  entre Israël d’une part et un certain nombre de pays arabes.

« La radicalisation de la politique étrangère israélienne, de nouvelles prises de positions israéliennes sur les conditions d’une reprise des contacts avec des parties arabes ainsi que le délai apporté à la formation d’un nouveau gouvernement libanais du fait d’un manque d’entente au niveau de certaines capitales régionales directement concernées par l’avenir du Liban sont autant d’indices qui laisseraient prévoir, à la faveur de la moindre étincelle, un embrasement subit et généralisé quine peut avoir lieu qu’au Liban-sud », a déclaré notamment un diplomate arabe considéré comme étant un excellent connaisseur des questions libanaises, syriennes et palestiniennes.

Au niveau de l’Elysée, aucune réaction avec, à l’ordre du jour, la même confiance dans le fait que Damas ne laissera pas la situation se détériorer au Liban. Certains conseillers du Président Sarkozy vont même jusqu’à dire que les relations franco-syriennes maintenant normalisées constituent le meilleur filet de sauvetage possible à cet égard. D’aucuns , parmi les familiers de l’Elysée estiment que Paris et Damas se dirigent lentement mais sûrement vers « une sorte d’alliance stratégique » qui ne peut que renforcer le soutien des deux parties au Liban.