LA FRANCE MET EN GARDE CONTRE « UN VIDE DANGEREUX A LA TETE DE L’ETAT LIBANAIS »

Publié le par E.Masboungi, journaliste

Au delà de la condamnation du nouvel attentat par Paris

LA FRANCE MET EN GARDE CONTRE « UN VIDE DANGEREUX A LA TETE DE L’ETAT LIBANAIS »

Le Quai d’Orsay : pas de nouveaux noms comme candidats d’entente sauf si les Libanais le souhaitaient

 

Paris, le 25 janvier 2008

Elie MASBOUNGI, journaliste

Pour l’Orient-Le Jour

 

Outre le communiqué du Quai d’Orsay condamnant « avec la plus grande fermeté le nouvel attentat commis à Beyrouth » , dénonçant ces « tentatives meurtrières de déstabilisation à répétition » et appelant toutes les parties  à assumer leurs responsabilités « pour que cesse le vide dangereux à la tête de l’Etat libanais », la France a réaffirmé son engagement ferme aux côtés du Liban et son soutien total à l’initiative arabe dont elle fait en quelque sorte la sienne du fait de déclarations presque quotidiennes de hauts responsables à Paris dont le ministre des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner.

 

Il ressort de divers propos ou déclarations émanant de sources diplomatiques françaises que Paris entend poursuivre sans relâche ses efforts et surtout les divers moyens de persuasion dont dispose le gouvernement pour que l’élection présidentielle se déroule le 11 février prochain.

 

Au cours de son point de presse hebdomadaire d’hier, Mme Pascale Andréani, porte-parole du Quai d’Orsay a clarifié la position française à l’égard d’alternatives qui auraient été proposées par le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères du Qatar  lors de sa visite-éclair en France dont une possibilité de trouver un autre candidat de consensus que le général Michel Sleiman.

 

Renvoyant la balle dans le camp libanais, Mme Andréani a estimé qu’il s’agit actuellement d’un blocage de la situation et non pas d’un différend ou de divergences sur le candidat lui-même et que si les parties libanaises s’entendaient sur un autre nom, Paris le soutiendrait.

 

Elle a donc évité de dire si le Président Sarkozy et le chef du gouvernement du Qatar avaient, comme l’avaient laissé entendre certains journaux arabes, évoqué le nom d’autres candidats présidentiels sans pour autant fermer la porte à l’éventualité d’un autre candidat.

«  Tous les éléments sont évoqués lors des entretiens sur le Liban », a dit notamment la porte-parole ajoutant que ce qu’elle retient c’est le soutien de Paris au plan de la Ligue Arabe et aux efforts de son secrétaire général M. Amr Moussa ».

 

Elle a poursuivi : « Laissons les Libanais et les Arabes poursuivre leurs efforts et attendons la conférence des ministres des affaires étrangères de la Ligue de dimanche et la date de l’élection présidentielle libanaise fixée au 11 février prochain en souhaitant qu’un candidat de rassemblement soit élu ».

 

Interrogée par « L’Orient Le Jour » sur une déclaration toute récente à la presse dans laquelle le ministre Bernard Kouchner il appelle la Syrie à mettre fin à ses « manœuvres de déstabilisation » au Liban, (expression dont use pour la première fois le ministre), Mme Andréani n’a pas voulu dire que ce nouveau ton marque une montée de la tension entre Paris et Damas.

 

Elle a affirmé notamment : « Nous maintenons d’une façon constante la pression sur toutes les parties qui ont un rôle à jouer dans la situation au Liban et nous les appelons à tout faire pour ne pas entraver le processus en cours. Il n’y a pas d’éléments nouveaux là-dessus. Vous savez que nous avons suspendu nos contacts avec la Syrie et que le ministre a exprimé sa déception au moment où nous espérions avoir des résultats concrets et rapides sur le terrain et nous continuons à maintenir la pression autant que nous pouvons sur tous ceux qui peuvent aider  à ce que le processus de l’élection présidentielle au Liban se déroule bien et le plus vite possible ».

 

A ce stade de la crise libanaise et sur l’intérêt avec lequel la situation dans ce pays est suivie par Paris comme du reste par les principales autres capitales européennes, un diplomate arabe de haut rang en poste dans la capitale française a estimé que dès les premiers jours de l’évocation du nom du général Michel Sleiman comme candidat de rassemblement, il avait pressenti puis s’en était assuré de jour en jour qu’au Liban, aucune des deux principales parties ne voulaient réellement qu’il soit le prochain Président de la République.

« Cela se clarifie de jour en jour », a affirmé ce diplomate qui a estimé que l’opinion libanaise et internationale pourront s’en convaincre prochainement et peut-être lors de la tenue de la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères prévue à Damas à la fin de ce mois.

 

Ce diplomate a en même temps reconnu que ce n’est pas le nom du général Sleiman qui est en cause mais en fait une sorte de volonté de faire traîner les choses pour que l’élection présidentielle ne se déroule pas de sitôt…

Publié dans ORIENT LE JOUR

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