MICHEL SLEIMAN A L'ELYSEE

Publié le par E.Masboungi, journaliste

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imgresReçu hier après-midi à l’Elysée par le Président François Hollande, le Président Michel Sleiman, qui n’a pas fait de déclaration en quittant le palais présidentiel, a reçu  à 18h30dans son appartement parisien de location un groupe de journalistes libanais et arabes pour un entretien à bâtons rompus où il a rendu compte de sa réunion avec le Chef de l’Etat français et répondu aux questions de nos confrères.

Sur les entretiens de l’Elysée, le Président Sleiman a déclaré qu’il s’agissait d’un point de la situation au Liban et des derniers développements dans la région, notamment en Irak et en Syrie.

Sur le Liban, le Président Sleiman a expliqué  les circonstances dans lesquelles il a dû quitter Baadba sans transmettre le pouvoir à un successeur du fait qu’il tenait à se conformer scrupuleusement à la Constitution.

Le Chef de l’Etat français a également déploré cette situation insistant pour que les diverses parties libanaises s’entendent sur un nouveau Président en faisant des concessions mutuelles dès lors que les deux ou quatre candidats actuels ne parviennent pas à assurer la majorité requise pour assumer les hautes charges de l’Etat.

La France est une véritable amie du Liban et elle l’a prouvé en maintes occasions, a dit le Président Sleiman qui a ajouté que M. Hollande est au courant de la situation au Liban et s’inquiète d’une prolongation de l’impasse actuelle a dit notamment le Président Sleiman qui a ajouté que, l’échange de vues entre lui et son hôte a exprimé une inquiétude sur l’aggravation subite de la situation en Iran et ses conséquences possibles sur la Syrie et le Liban.

« Pour le Liban, je suis persuadé que notre armée fait et continuera à faire face à la situation et au danger terroriste, a indiqué le Présdident Sleiman qui a estimé dans une sorte de boutade que le danger « Daechiste » dans notre pays est politique et non sécuritaire ajoutant que nous avons déjà croisé le fer à Nahr el Bared et ailleurs à El Qaëda et à d’autres organisations terroristes.

A une question sur l’aide saoudienne à l’armée libanaise, le Président a estimé qu’il avait transmis le dossier au général Jean Kahwaji et que les choses suivent leur cours avec les lenteurs que l’on peut imaginer du fait des délais de livraison, du bon fonctionnement des accords franco-saoudiens. Car dans ce dossier, le Liban est réceptionnaire des équipements puisque le matériel sera payé par l’Arabie Saoudite.

En réponse au flot de questions posées par les journalistes l’ancien Chef de l’Etat a estimé que le plus important est maintenant de soutenir les institutions étatiques en commençant par la Présidence de la République. « Ce qui nous importe le plus est d’élire un nouveau Président dans les plus brefs délais » a affirmé M. Sleilman qui a condamné en termes très sévères les défauts de quorum successifs auxquels on assiste. Ne pas assister à des séances consacrées à l’élection présidentielle est une sorte de coup d’état politique sous le prétexte qu’il n’y a pas eu d’entente préalable.

Allons-nous nous habituer à ne pas appliquer  les règles et principes de la démocratie et à attendre que l’aide vienne de l’extérieur, s’est demandé le Président.

Les dangers sécuritaires qui guettent le pays ? Nous avons traversé des périodes plus difficiles, a estimé  le Président qui a assuré que l’armée ne sera pas divisée et qu’elle est prête à parer à tout danger comme elle l’a toujours fait.

Le Hezbollah et sa participation aux combats en Syrie : Je suis contre tout en reconnaissant son rôle en matière de défense de la paix civile dans le pays. Il a condamné au passage l’extrémisme croissant d’Israël qui provoqué tous les intégrismes et les diverses formes de terrorisme dans la région et dans le monde musulman. « Le slogan de Ben Landen n’était-il pas tout au début de lutter contre le double danger d’Israël et des nouveaux Croisés », a rappelé l’ancien Président de la République.

Revenant à l’affrontement entre sunnites et chiites qui s’aggrave, évoqué lors des entretiens de l’Elysée, le Président Sleiman a révélé qu’avec son hôte il avait préconisé une entente saoudo iranienne qui devrait, a-t-il précisé, être soutenue par les Etats Unis et la Russie.

Sur son bilan présidentiel, il a rappelé les lenteurs dues au clivage que l’on connaît  et aux entêtements des deux principales parties libanaises affirmant qu’en contrepartie il avait, outre la déclaration de Baabda, fait avancer les projets de loi d’élections législatives et municipales à la proportionnelle, ce qui va, a-t-il dit , dans le sens de la démocratie et du progrès.

Il a annoncé qu’il avait reçu la visite de M. Walid Joumblatt et qu’il avait eu avec le leader druze des  discussions franches et utiles, les deux hommes ayant déploré que l’on ne parvienne pas à élire un nouveau Président de la République.

A ma connaissance, il n’y a pas de conférence internationale sur la crise libanaise à l’initiative de la France et Paris et les autres amis du Liban souhaitent ardemment que les Libanaise règles leurs problèmes eux-mêmes cette fois ci…

Le Président Sleiman a annoncé qu’il avait l’intention de poursuivre son action politique conformément à ses convictions et peut-être dans le cadre d’un parti politique qui viserait à mettre fin aux clivages et au blocage actuels.

Publié dans ORIENT LE JOUR

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