SYRIE : conférence tripartite à Paris

Publié le par E.Masboungi, journaliste

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Réunis à Paris

Les ministres des A.E. du « P3 » s’entendent sur une «résolution forte » pour l’armement chimique syrien et une 2e conférence à Genève aboutissant à une solution politique.

 

diplomatieComme pour démentir ce qui a été dit et écrit sur l’isolement de la France à l’égard du dossier syrien, Paris a connu hier une intense activité diplomatique, le matin à l’Elysée et dans la matinée au Quai d’Orsay. Avec comme acteurs, outre le Président François Hollande, M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et ses homologues américain et britannique, respectivement MM. John Kerry et William Hague. Dans l’après-midi, les trois ministres ont rencontré le chef de la diplomatie turque, M. Ahmed Davut Oglu spécialement venu à Paris pour la circonstance.

 

Lors d’une conférence de presse donnée au Quai d’Orsay par les trois ministres, en présence d’une centaine de journalistes, M. Fabius a fait le point de cette journée diplomatique parisienne précisant qu’il s’agissait de s’entendre sur une « résolution forte » que les « P3 » (c’est ainsi que l’on appelle maintenant les  membres permanents occidentaux du Conseil de Sécurité) proposeront à l’ONU dans les plus brefs délais  pour  assurer la saisie et la destruction de l’arsenal chimique syrien. 

 

A résolution forte, mesures fortes, a expliqué M. Fabius, qui a évoqué un recours au chapitre 7 de l’ONU au cas où le régime syrien se livrerait à des manœuvres dilatoires. Un recours sinon à la force du mois à des sanctions sévères contre Bachar El-Assad  et son régime. Autant de pressions, a encore dit le ministre français, qui doivent obliger Damas à participer à une deuxième conférence de Genève où l’avenir de la Syrie serait négocié et une solution politique trouvée avec l’accord de toutes les parties et des grandes puissances.  Une conférence   qui représenterait alors une avancée importante et qui aura été rendue possible grâce à la fermeté affichée par la franco-US, a affirmé le chef du Quai d’Orsay qui a rappelé que priver Bachar El-Assad de son armement chimique signifiera un affaiblissement du régime.

 

Sur le plan politique, les trois ministres ont ébauché, tant à l’Elysée qu’au Quai d’Orsay et plus tard avec leur homologue turc, une formule de transition pour la Syrie de demain, une Syrie démocratique où toutes les composantes de la société coexisteront. Pour cela, il faudra aider l’opposition à s’unir et à se renforcer, a conclu M. Fabius.

 

De son côté, M. William Hague a déclaré que la concertation de Paris avait également porté sur le projet russo-américain de  saisir les 1.000 à 1.500 tonnes de produits afin de les détruire sous l’autorité de l’ONU.

« Nous sommes déterminés à mettre fin à l’effusion de sang en Syrie, a ajouté le chef de la diplomatie britannique qui a précisé qu’il faudra  dès à présent soutenir et renforcer le gouvernement provisoire syrien présidé par M. Tohmé.

 

Pour sa part, M. John Kerry a rappelé qu’il y a encore une semaine, le régime syrien niait toute possession d’armes chimiques mais qu’aujourd’hui, grâce à la Russie, Bachar El-Assad  fait volte face et  accepte d’adhérer à la convention internationale interdisant l’usage d’armes chimiques.

 

Sur ce qui pourra être fait si le régime syrien ne coopérait pas, M. Kerry a affirmé qu’il faudra agir conformément à l’article 7 de l’ONU, avec l’accord de la Russie. Mais il n’a pas précisé quelles seraient ces mesures, laissant entendre tout simplement que ce serait un recours à la force. Intervention militaire ou sanctions ? Pas de précisions sur ces affirmations du secrétaire d’Etat américain dont les propos devaient faire l’objet plus tard dune mise au point du ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov.

 

A l’heure des questions-réponses, l’inquiétude des chrétiens d’orient, la procédure à suivre à l’ONU et la nature des sanctions ont été soulevées par les journalistes. Les réponses des trois ministres ont tenté de minimiser le danger qui guette les Chrétiens de Syrie et des pays environnants, rappelé qu’il ne s’agissait pas de remporter une victoire militaire écrasante sur le régime syrien qui pourrait faire encore plus de victimes dans les rangs du peuple syrien, que pour l’instant la priorité est au vote à l’unanimité d’une résolution à l’ONU et que l’essentiel est l’instauration en Syrie d’un nouveau régime pouvant pacifier et construire le pays en évitant le piège des mouvements islamistes extrémistes actuellement sur le terrain.

 

Publié dans ORIENT LE JOUR

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