Tribunal de Grande Instance de Paris : JAMIL AS SAYYED ENTENDU (CETTE FOIS EN TANT QUE LAIGNANT) PAR LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS

Publié le par E.Masboungi, journaliste

Tribunal de Grande Instance de Paris : JAMIL AS SAYYED ENTENDU (CETTE FOIS EN TANT QUE LAIGNANT) PAR LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS

 

Paris, le 26 mai 2009

Elie MASBOUNGI, journaliste

Pour l’Orient le Jour

 

Le général Jamil As Sayyed a été entendu lundi - cette fois-ci en tant que plaignant – au Palais de Justice de Paris par Mme Fabienne Pous,  juge d’instruction auprès du Tribunal de Grande Instance de la capitale dans le cadre de deux plaintes contre X pour diffamation et subornation de témoins déposées et déclarées recevables par cette instance. Ces deux dossiers visent MM. Detlev Mehlis et l’ambassadeur Johnny Abdo.

 

A l’issue de l’audition qui a duré environ une heure, l’avocat du général As Sayyed, Me  Antoine Korkmaz a déclaré à un groupe de journalistes libanais et arabes qui l’attendaient sur le parvis du palais à l’Ile de la Cité que la général a pu confirmer, en tant qu’homme libre,  sa plainte et fournir à Mme Pous toutes les informations en sa possession  et répondre à toutes ses questions afin que le processus du procès, intenté depuis un certain temps, soit accéléré.

 

Pour sa part,  M. As Sayyed a répondu aux questions des journalistes affirmant  notamment que ce que l’on vient de lire dans le magazine allemand «  Der Spiegel » ressemble étrangement à ce qui avait été publié par le quotidien koweitien Al Seyassa sur la version du complot ourdi et exécuté par les quatre généraux (dont lui-même) pour assassiner Rafic Hariri.

 

Ces allégations, a poursuivi le général, émanent de la même « équipe sécuritaire, informationnelle et politique libanaise  qui aujourd’hui établit un  scénario similaire à celui de Zouheir As Siddik ».

 

Je peux affirmer, a encore dit l’ancien directeur général de la S.G.,  que les informations publiées dans l’hebdomadaire allemand ne proviennent ni du procureur général du TSL ni  du procureur général de cette instance internationale mais qu’elle proviennent  de sources  « faisant partie de l’actuelle autorité libanaise. »

 

Il a ajouté : « Du seul fait que ce nouveau scénario a été publié dans un magazine, les éléments qu’il contient deviennent irrecevables, qu’elles soient vraies ou fausses puisque le procédé suivi constitue une violation du secret et un vice de forme par rapport à l’instruction.

 

Prié de dire si les « révélations » du magazine allemand ont un lien quelconque avec les élections, le général As Sayyed a indiqué qu’il s’agit tout simplement d’une seconde piste mettant en cause une autre partie après l’échec de la piste du complot mettant en cause les quatre généraux.

 

Demain, a-t-il poursuivi, ils trouveront une autre piste et mettront en cause une autre partie que le « Hezbollah » et on peut se demander si l’on n’est pas en présence d’accusations tournantes car « on ne parle pas là d’enquête mais de gros bâton qui peut frapper plus d’une partie.

 

« Maintenant que M. Mehlis se trouve dans un dossier en tant qu’accusé », a encore dit M. As Sayyed, je peux dire à nouveau que ce qui continue de se passer confirme le fait que Rafic Hariri se trouve captif  d’une opération de falsification de la vérité de la part de l’ancienne commission  d’enquête dont faisaient partie les magistrats libanais que j’ai nommé précédemment (MM. Saïd Mirza et Sakr Sakr)  qui devraient faire leur mea culpa avant les élections du 7 juin prochain.

 

C’est en fait l’avocat Korkmaz qui a rappelé les noms des deux magistrats avant que le général As Sayyed affirme qu’il ne met nullement en cause les magistrats libanais mis l’appareil judiciaire mais qu’il dit tout simplement que ces deux magistrats ternissent l’image  de la justice de notre pays.

 

Me Korkmaz devait intervenir encore pour annoncer que d’autres plaintes seront déposées en Allemagne contre Detlev Mehlis et son équipe.

 

D’autant, a renchéri le général As Sayyed, que dans l’article du « Der Spiegel » on peut lire que M. Gerhard Lehman,  « le principal falsificateur qui a négocié avec moi est actuellement employé dans une entreprise saoudienne dont le propriétaire est connu et que je me réserve de citer. »

A un journaliste qui lui demandait s’il avait confiance en la justice française, le général As Sayyed  a répondu par l’affirmative ajoutant que si ce n’était pas le cas il ne serait pas là ajourd’hui.

 

Sur le témoin Zouheir As Siddik, l’ancien directeur de la S.G. a fait le commentaire suivant : ‘Zouheir As Siddik n’est qu’un instrument  et que «  pour le moment  nous nous occupons des têtes pensantes de ce complot  et  que tout cela s’écroulera bientôt ».

 

Enfin et toujours en réponse à une question, M. As Sayyed a affirmé  que la responsabilité de  certains dirigeants libanais est retenue dans cette affaire et qu’ils feraient bien de  demander eux-mêmes la levée de leur immunité s’ils en avaient le courage et s’ils se considéraient comme étant innocents.


« Dans le cas contraire, ils seraient considérés comme étant coupables », a –t-il conclu.

Publié dans ORIENT LE JOUR

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