HOLLANDE : LE LIBAN SUBIT DEJA LES EFFETS COLLATERAUX DE LA GUERRE EN SYRIE

Publié le par E.Masboungi, journaliste

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HOLLANDE : LE LIBAN SUBIT DEJA LES EFFETS COLLATERAUX DE LA GUERRE EN SYRIE

 

François Hollande lors de la conférence des ambassadeurs, le 27 août 2013 à l'Elysée.

Crédit photo : KENZO TRIBOUILLARD / AFP POOL / AFP pour 20minutes.

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« Les effets collatéraux des événements de Syrie, ils sont  là et  vous les subissez déjà… », a déclaré le Président François Hollande à  « L’Orient Le Jour » au cours de la réception donnée à l’Elysée à l’issue du discours inaugural prononcé devant les ambassadeurs de France qui tiennent leur 21e conférence annuelle jusqu’à jeudi.

 

Le Chef de l’Etat a ajouté que les derniers attentats au Liban font partie des « effets » précités incitant les dirigeants libanais à « faire quelque chose » avant qu’il ne soit trop tard. La politique de distanciation préconisée par Paris reste le seul moyen de sauver le pays du Cèdre, a laissé entendre M. Hollande lors d’un bref échange avec lui, nous envoyant au discours qu’il venait de prononcer.

De son côté, un ambassadeur connaissant bien le Liban,  s’est déclaré sceptique quant à une initiative libanaise propre laissant même entendre que les chances d’un nouveau gouvernement sont minimes ce qui laisse présager, a-t-il ajouté, d’un avenir plutôt sombre dans l’immédiat.

 

Pour en revenir au discours présidentiel, les ambassadeurs présents ont eu droit à l’évocation de la crise syrienne au début de l’intervention. :

 « Au moment où je m’exprime devant vous », a commencé par dire M. Hollande », le monde est saisi d’effroi après la révélation de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Il a poursuivi : « Tout porte à croire que c’est le régime qui a commis cet acte abject. Il le condamne définitivement aux yeux du monde. Car c’est une ignominie que de recourir à des armes que la Communauté des nations a banni depuis 90 ans dans toutes ses conventions internationales.

Dois-je rappeler que ce conflit a fait déjà plus de 100.000 morts et qu’il se propage désormais à l’ensemble de la région. Au Liban par des attentats. En Jordanie et en Turquie par l’afflux des réfugiés. En Irak par le déchaînement de violences meurtrières. Cette guerre civile menace aujourd’hui la paix du monde.

 

Depuis un an, la France a agi. Elle fut à l’initiative de la Conférence des amis du peuple syrien qui s’est réunie à Paris en juillet 2012. Elle fut la première à reconnaître en septembre dernier la Coalition nationale comme représentante légitime du peuple syrien. Très vite, elle a prodigué à l’opposition des aides humanitaires et matérielles pour mener son combat.


Aujourd’hui, notre responsabilité, c’est de rechercher la riposte la plus appropriée aux exactions du régime syrien, une fois achevée, l’essentiel de la mission d’enquête des Nations-Unies


Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse et la communauté internationale ne peut rester sans réagir face à l’usage d’armes chimiques. La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision effroyable de gazer des innocents.


Ces derniers jours, a ajouté le Président Hollande, j’ai multiplié les consultations avec nos alliés, notamment américains et européens comme avec nos partenaires arabes pour envisager toutes les options.

Le Président a enfin affirmé qu’il avait décidé d’accroître le soutien militaire de la France à la Coalition syrienne et que ce n’est qu’avec cette fermeté qu’une solution politique pourra un jour prévaloir en Syrie. »

 

Donc bruit de bottes à Paris, en Europe et outre-Atlantique. Quelle sera l’heure H et comment se profile déjà la coup d’envoi. Les diplomates français présents – et ils étaient nombreux – sont convaincus, après avoir entendu les paroles de M. Hollande que la France et les USA seront les fers de lance des opérations. Encore que l’on se perd en conjectures sur la stratégie et les priorités.

 

Note discordante : des députés présents se sont déclarés opposés à toute participation française à une opération militaire contre la Syrie ajoutant qu’ils ont demandé au ministre des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius de fournir à la commission des A.E. du Palais Bourbon des preuves sur la responsabilité d’une utilisation par la troupe syrienne d’armes chimiques. Sans grand espoir de voir le chef de la diplomatie s’exécuter dans les circonstances présentes où l’heure semble être à la stratégie et au choix des objectifs politiques et militaires de l’opération contre Damas.

 

Publié dans ORIENT LE JOUR

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